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Plastic Duck
2 avril 2007

Fast Food Music

Je n’aime pas les frites, cela depuis que je gamine. Oui je sais, c’est relativement anormal pour une jeune personne, mais ma mère en faisant régulièrement à la maison, je pense que je n’ai jamais été comme les autres enfants dans l’attente du plat de patates huileuses et graisseuses à la cantine. Mais est-ce pareil pour la musique ? Serait-elle comme la bouffe ? Un grand homme lédonien a un jour dit : «  L’amour c’est comme la bouffe mexicaine, c’est bon au début, mais ça fait chier ensuite » Ce lien avec l’art culinaire (que nous faisons d’ailleurs beaucoup en France parfois à tort et à travers) est bien sûr applicable à la production de son par n’importe quel instrument… et force m’est de constater que cela donne quelque chose de très cohérent.

    J’ai donc fait quelques catégories, que vous pourrez vous amuser à compléter. Celles-ci étant purement objectives, tant dans la musique que l’alimentation, je vous prie d’être magnanime quant à mes choix.

Nous avons tout d’abord la culture gastronomique. L’indémodable, l’intemporel. De nombreux groupes répondent à cette cuisine, notamment des anciens. Police, les Who, Led Zeppelin, les Beatles et tant d’autres. Tel le pot-au-feu, ils ont traversé une décennie, deux, trois voire plus pour certains. Parfois fades, mais toujours savoureux paradoxalement. On n’aime pas forcément tout, juste quelques pièces du plat. Par exemple je n’aime pas la viande que l’on trouve dans le pot-au-feu, je préfère les légumes. Et bien pour la musique c’est pareil. Ces groupes sont bons, faciles et racés à la fois, mais pas très pimentés, du moins avec ce qu’on peut trouver actuellement. Pourtant on en redemande encore et encore. Ce sont de grands classiques.

    C’est de là que part la cuisine indienne, mexicaine et texane. Le garage, le punk, le hard rock. Les Datsuns, Steppenwolf, les Firecrackers, AC/DC, les Lords of Altamont, les Guns N’Roses, les Living Things…Pas pour les petits joueurs, au risque de finir plier en deux comme le voyageur atteint de tourista. Besoin d’être accroché, parfois méchant, d’avoir des tripes. De toutes façons sinon celles-ci finiront en compote, brûlez par le trop plein d’épices ou bien les coups de coudes reçus pendant un pogo, si on n’y prend pas garde. C’est la musique qui énerve, la musique pour les durs, les vrais mecs, pas pour les fines bouches. Le masala ou le chili c’est particulier. On met les pieds dans le plat. Ce n’est pas super fin, pas très délicat, mais quand même pas facile à préparer. Pour les aventureux donc. Ne pas en abuser. Le guide du routard adore (c’est à dire moi).

Dans cette branche exotique peuvent se détacher une catégorie un peu à part : le chinois: tout le monde en a déjà mangé un jour, tout le monde aime. Pas trop fort, un peu aigre-doux quand même mais ça passe. Oasis, U2, les Rolling Stones, Placebo pour n’en citer que quelques-uns. Universel. A votre avis pourquoi y a un quartier chinois dans la capitale de chaque grande puissance ?!

Puis la bouffe à la mode. Egalement plusieurs branches. On a les « sushis ». Eux c’est les Strokes, les Franz Ferdinand ou les Libertines par exemple. Ca passe. On pense que c’est toujours grave tendance alors que ça remonte à l’an 2000. Bah oui le sushi s’est « out » maintenant, mais personne ne le sait ou presque ! Et puis on s’en fiche de toutes façons, parce que c’est frais, nourrissant et un peu original. Comme les tapas (un peu plus coriaces quand même).

    Vous connaissez les bars à soupes ? J’en étais sûre !Votre super collègue top au courant des news vous a tenu au jus mais vous n’y avez jamais mis les pieds ! Un peu comme les soirées « Silence ». En fait dans la musique en l’occurrence, si, les gens ont tous écouté, ont aimé. Mais le truc, c’est que les groupes avaient oublié quelque chose. Excusez-moi mais la soupe glacée n’a pas été inventée au XXème siècle, ni celle aux fruits. C’est lounge quoi. Ca fait bien. C’est un peu les Kooks (tiens ça fait cookies, je leur conseille une reconversion dans la patisserie industrielle), beaucoup les refroidis des Babyshambles, et surtout les jeunes et fades groupes français. Ils pensent faire revivre la musique d’une façon nouvelle. Knorr fait meilleur qu’eux. Il est clair que nous pourrions les caser entre cuisine traditionnelle et épicée, puisque certains sont réellement énervés. Non, non, le problème vient de la prétention. Et ils seront oublier d’ici, attendez, laissez moi compter, 1 an. Le temps qu’il a fallu pour que les Mac Do remplacent les trucs macrobiotiques des seventies et les micros restaurants les rades à potages.

Bien sûr n’oublions pas que dans ces trucs modernes il y a de petits génies. Indéfinissables, inclassables. Comme la cuisine fusion. Fumisteries ? Pas sûr, c’est un peu les Marc Veyrat de la musique, ils savent nous faire fondre avec des décoctions spéciales, relevant plus de la chimie (alchimie ?!) que de la bouloterie. C’est le Brian Jonestown Massacre et ses meilleurs ennemis les Dandy Warhols, c’est les Streets, c’est encore le Broken Social Scene, Calexico, Kasabian et même Mika…Pop, rock, electro, concepts, collectifs ? Le point d’interrogation reste suspendu, comme la petite cuillère quand on essaie de découvrir l’ingrédient secret du chef. Lasses de nos vaines tentatives, nous la laissons retomber pour une dernière bouchée, laissant ainsi fondre le mystère dans la bouche.

    J’ai omis les sucrés, les salés, la junk food mais après tout à vous de faire selon vos goûts et comment vos sens le prennent. Du moment que vous connaissez les grands crus…

Lady Sally


t_Joel_Gion

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